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/
o
JjCS Epistres sur le Roman de la Rose,;
von Christine de Pizan.
Nach 3 Pariser llaiidscliriften bearbeitet
nnd ziim ersten Male veröffentlicht
von
Friedrich ^eck
ft
K. Studienlehrer,
Programm
der
K. ß. St.ndienanstalt
Neuburg a. D.
für das Studienjahr 1887|88.
Neuburg a. D.
Qriossmnycrscho ßuchdruckeroi.
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^ 9 % / ^ —
..D as Andenken dieser im vierzehnten und fünfzehnten Jahr-
hundert 80 berühmten Frau, sagt \Vieland von unserer Dichterin in
einem wenig beachteten Aufsatze,’) verdient vor vielen andeni, die
in der Geschichte fortdauem, lebendig erhalten zu werden , da sie
durch ihren Charakter, ihre Schicksale und den Einfluss ihres Geistes
auf ihre Zeit noch immer so interessant ist, als sie es einst durch
ihre persönlichen Eigenschaften und ihre Werke für ihre Zeit-
genossen war.“
Christine de Pizan verdient dieses Lob im vollsten Masse und
nach jeder Richtung hin. Wohl selten hat ein Schriftsteller mit
einer wahrhaft erstaunlichen Vielseitigkeit eine so rege literarische
Thätigkeit verbunden wie Christine. Mit gleicher Gewandtheit die
gebundene wie ungebundene Rede beherrschend schlägt sie bald den
leichtfertigen Ton erotischer Liederdichtung an, bald weiss sie als
ernste Geschichtsschreiberin den Leser durch klare Darstellung und
flicssenden Vortrag zu fesseln; mag sie in behaglicher Breite nach
dem Geschmacke ihrer Zeit allegorisieren oder in wehmütige Klagen
über das Unglück ihres Vaterlandes und ihr eigenes ausbrechen,
überall tritt uns eine tiefe Empfindung entgegen, die sich in beredten
Worten und aufriclitig- naivem Tone, wie um einem Herzensbedürfnis
zu genügen, Bahn bricht ; eine gesunde Moral endlich, frei von jeder
Prüderie, ist stets als ihr schönster Schmuck allen Werken Christinens
nachgerühmt worden.^
1) „Ueber Cliriätiiie von Tisaii und ihre Schriften^ im Teutschen Merkur
1781 IS. 200— 229; abgedruckt in der Ileinperscheu Ausgabe : „Wielaud’ä Werke,
36. Teil, S. 67 ff.
2) So z. B. „Sou intelligeiice y prend toujours pour guide la plus haute
moralite; et c’est 1»\ ce qui constitue le caraetöre propre, essen tiel de cette femme
cMuiueute.** Thomassy, essai sur los ccrits poUtiques de Christine de Pisan, Paris,
Debr^ourt 1838.
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IV
Gerade diese Moral ist es, welche der Verfasserin der „Epistres“
die Feder in die Hand gedrückt hat; diese Briefe zählen zu den
wenigen Streit- oder besser gesagt Scliutzschriften, welche Christine
de Pizan als streitbare Vorkämpferin ihres Geschlechtes verfasst hat
Das eigene Unrecht, das sie erlitten, die vielen Verfolgungen
und die schmähliche Behandlung, die sie selbst besonders während
ihrer Witwenzeit erduldet, gab ihr gewissermassen das Vorrecht,
die erste Kämpferin im Streite sein zu dürfen; durch ihre ganz
hervorragende Geistesbildung und ihre einflussreichen Verbindungen
mit dem königlichen Hause erschien sie aber geradezu berufen, gegen
unbegründete Vorurteile und entehrende Beschuldigungen aufzutreteh,
wie sie die ungalanten Verfasser des beliebten „Roman de la Rose“
ihrem ganzen Geschl echte zum Vorwurf gemacht hatten.
Wie sie später der gemeinsamen Sache ihre Waffen lieh, um
den Verläumder Matheolus^) in „La Cite des Dames“-) zu wider-
legen, so trat sie schon 1401 mit den „Epistres“ öffentlich auf, um
speziell Jean de Meung, den einen der Verfasser des „Roman de
la Rose“ aufs nachdrücklichste zu bekämpfen.
Obwohl demselben Zwecke dienend, sind die beiden Werke
doch von einander sehr verschieden ; „La Cite des Dames“ führt eine
Reihe von Beispielen berühmter Frauen aus der Geschichte auf und
weist den Gegnern indirekt ihr Unrecht nach; in den „Epistres“
wird aber direkt der ganze Roman de la Rose einer genauen Analyse
und einer scharfen, aber wohl verdienten Kritik unterzogen.
1) M. ist der Verfasser eines latcmischenSchmiüigcdichtes gegen die Frauen.
Man vergleiche A. van Hamei, le poeiue latin de ^latheolus in der Rumania, 66.
2) Dr. Friedrich Koch (Lehen u. Werke der (’h. d. P. Goslar a. Harz, 1885)
setzt „la Cite des Dames“ ins Jahr 1405; es ist aber dieses Werk kaum vor
1418 entstanden d. h. vor dem Eintritte Christinens ins Kloster. Wenigstens
lässt sich darauf die Stelle aus „La Cite des Dames“ beziehen, welche (dem cod.
gallicus no 8 der k Hof- und Staatsbibliothek in München entnommen) lautet:
FoL 4 a „Selon la maniere que j'ay plus en usage et a quoi est plus dispose
Texercice de ma vie c^est assauoir en frequcntacion de cstude de lettres, ungjour
conime je feusse seante eii um celc auironnee de plusieurs volumes de diuerses
matieres, mon entendement aueques travaillie de rccueillir la pesantcur des sentences
de diuers aucteurs par moy longucment estudices drcscay mon visage en sus du
liure“ etc.
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V
Der schlichte überzeii;;en(le Ton, der sich frei hält von ent-
stellenden Uebertreibungen und lärmenden Ausbrüchen blinder
Parteileidenschaft, die. würdevolle Kühe und bescheidene Ueberlegen-
heit, mit welcher Christine de Pizan die dünkelhafte Anmassung
eines Gontier Col zurückweist, die scharfe Dialektik, die rhetorische
Vollendung und mitunter auch die beissende Satire sichern den
„Epistres sur le Koman de la Rose“ einen hervorragenden Rang
nicht bloss in den Schriften der Christine de Pizan sondern überhaupt
in der französischen Literatur des 15. Jahrhunderts.
Zum Schlüsse möge hier auch noch das Urteil des P. Paris’)
eine Stelle finden, welches die „Epistres“ in ihrer kulturhistorischen
Bedeutung würdigt; er sagt von dem 4. Briefe: „La quatrieme est'
de Christine ä Jehan Johannes. Elle est admirable de bon sens et
de genereuses pensöes. C’est lä qu’il faut prendre une idee des
mocm's veri tables du moyen äge.“
1. Handschriften.
Die „Epistres sur le Roman de la Rose“ sind uns in mehreren
dem 14. und 15. Jahrhundert angehörigen Handschriften erhalten;
es sind folgende:
n® G04, 835, 12779 der Nationalbibliothek zu Paris,
n® 4431 Harl. des britischen Museums in London-),
n® 95G1 der Bibliothek zu Brüssel.^
Der gegenwärtigen Arbeit sind lediglich die 3 Pariser Hand-
schriften’) zu Grunde gelegt; der Umstand, dass dem Verfasser die
Brüsseler und Londoner Hss. nicht zu Gebote sti\nden, zwang ihn,
auf eine kritische Bearbeitung des Textes zu verzichten. Die Ab-
sicht der folgenden Blätter ist also nur die, ein für die Literatur
des „Roman de laRose“ wichtiges Schriftstück ans Licht zu ziehen
1) Paulin Paris, les manuscrits fraii^ois de la Bibliothöquc du Roy, V. Paris,
Teclieuer 1842 p. 174.
2) Maurice Roy, oeuvres poetiques do Cliristine de Pizan, Paris 1886,
Finnin Didot et Cie. p. XXII.
3) Dr. Friedrich Koch, Leben und Werke der Christine de Pizan p. 62, VI.
4) Wegen einer weiteren Pariser Hs. n® 1563 (D.) vergl. den Anhang p. 22.
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VI
lind dadurch auch der ungerechten Missachtung zu begegnen, mit
welcher leider bis vor kurzem noch Christine de Pizan behandelt worden
ist. Soll also auch der Charakter der Arbeit nur der eines litera-
rischen Beitrages zur besseren Kenntnis der Dichterin sein, so
möchte Verfasser doch über den Wert der von ihm benützten Hss.
und die Art und Weise, wie er sich ihrer bediente, einige Worte
vorausschicken. In seiner Untersuchung über das Verhältniss der
Handschriften zu einander (die Brüsseler Hs. n® 95G1 scheint ihm
jedoch unbekannt zu sein) stellt Maurice Roy*) die Handschrift
835 (C nach unserer Bezeichnung) als wichtigste in den Vorder-
grund; sie gehört zu einer Hs.-Familie A*, welche dem Originale
am nächsten steht, deren Abfassung jedenfalls von Christine de Pizan
überwacht, wenn nicht gar von ihr selbst bewerkstelligt wurde.
Die beiden anderen Handschriften n® 604 (A.) und n® 12779 (B.)
kommen nach der Ansicht Roy’s erst in zweiter Linie in Betracht;
von letzterem ms. sagt er sogar „lems. 12779 (174 feuillets) ä peu
pris de la meme 6poque que le prdeedent (nämlich n® 604) mais
plutut de la seconde moiti^ du XVe siede ne präsente pas grand
intiret“ (p. XVIII.)
Wenn nun in dieser Arbeit dem ms. n® 604 (A.) der laufende
Text entnommen wurde, während die mss. n® 12779 (B) und
n® 835 (C.) die vorkommendeii Varianten liefern mussten, so ge-
schah das nicht nur im Vertrauen auf die Autorität eines Mannes
wie P. Paris-), (der dem ms. n® 604 etwa denselben Wert beilegt,
wie Roy der Hs. n® 835) sondern auch um den Beweis für die
Richtigkeit der einen oder andern Anschauung zu erbringen.
1) a. a. 0. p. V ff.
2) u® 604 auciens fonds ii® 7087*
Volume in-folio parvo de 316 feuillets veliii, ä deux coloiuies;
fiii du XIV* siccle et cummeucoment du XV®. Relie eu veau raciue,
au Chiffre de Louis XVIII siir le dos.
„Ce precieux volume pourrait bieu avoir etc ecrit par Christine elle-
meme, et, daus tous Ics cas, oii ne peut douter que la premiöre partie
(unsere Briefe stehen auf fol. 112—117.) u’ait ete executee sous ses
yeux et que chaeuue des pieces qui le coniposeut n^ait ete relue par
eile.“ P. Paris, V, p. 174.
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VII
Eine oberflächliche Betrachtung derjenigen Lesarten, welche
aus B und C in den Text aufgenommen worden und (wie alle Ver-
besserungen) in fetter Schrift gedruckt sind, scheint Maurice Roy
gegen P. Paris Recht zu geben. Von besonders auffallenden Stellen
seien hier nur einige erwähnt:
Zeile: 56, 73, 97, 117, 119, 180.
B und C sind mit einander enge verwandt und bieten in vielen
Fällen gleiche und fast immer bessere Lesarten als A (z. B. abge-
sehen von den oben angeführten Stellen) Zeile: 134, 180, 253, 294,
363, 399, 404, 601 etc.; stimmen diese beiden Handschriften nicht
überein, so ist die Verschiedenheit auf Schreibfehler zurückzuführen,
wie z. B. Zeile 13, 289, 319 etc. Zeile 601 lesen B und C intitulä
gegen inutile von A ; diese Stelle ist die einzige, an welcher A von
B und C wesentlich abweicht, aber den richtigen Text liefert
Fassen wir alle diese einzelnen Fälle zusammen, so ergibt sich,
dass von den 3 Handschriften C (mit Ausnahme der Stelle Z. 601)
den correktesten Text liefert; B steht dem ms. n® 835 sehr nahe,
enthält aber manchen Schreibfehler, A endlich ist, wie Stellen
Zeile 42 , 97 vermuten lassen , die Abschrift eines Manuscriptes,
dessen Text jedoch von B und C etwas abweicht
2. Zeit der Abfassung der „Epistres“.
Die Frage, in welcher Zeit die „Epistres“ entstanden sind,
wird sehr verschieden beantwortet. P. Paris') und die beiden neueren
Bearbeiter-) der Werke Christinens Dr. F. Koch') und Maurice Roy^)
verlegen sie ins Jahr 1407 ; wir müssen jedoch ira Hinblick auf die
handschriftlichen Beweise der Ansicht M^ons beipflichten, welcher
das Jahr 1401 (und 1402) als Entstehungszeit angibt^) Die voll-
kommen unbrauchbare Abschrift des Werckchens, wie sie die Papier-
1) a. a. 0.
2) Robincau's Werk „Christine de Pizan, sa vie, ses ceuvres par B. M.
D. Roh., Saint-Oroer inip de Fleury Lcmaire 1882“ hat Verfasser leider nicht
einschen können.
3) Meon, le Roman de la Rose. 1. Baud p. IV und V.
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VIII
handschrift n® 1563 (D) der Pariser Nationalbibliothek noch dazu
nur fragmentarisch bietet, kann für diese Frage ebensowenig wie
für die Feststellung des Textes in Betracht kommen; auf Fol. 178 — 199
hat nämlich D nur einen Teil der „Epistres“ beginnend mit dem
3. Briefe. Nun stehen aber gerade in den beiden vorhergehenden
Briefen die für die Bestimmung unserer Jahreszahl wichtigen Angaben ;
es sind also lediglich die übrigen Handschriften, für uns die mss.
n® 604, 12779 und 835 der Nationalbibliothek entscheidend. Es
unterliegt aber keinem Zweifel, dass diese Handschriften überein-
stimmend an zwei Stellen (Zeile 42 und 166) die Jahreszahl 1401
angeben.
Diese an und für sich unbedeutende Frage gewinnt an Wich-
tigkeit durch den Umstand, dass die „Epistres“ zur Bestimmung
der Chronologie anderer Werke Christinens zu Grunde gelegt worden
sind.*)
Der Einwand, es könnte etwa der in C und D enthaltene
Schlussbrief die Jahreszahl 1407 stützen, ist hinfällig; denn auch
dieser Brief weist nicht das Datum 1407, sondern 1402 auf, spricht
also jedenfalls für die von Meon aufgestellte und von den Hand-
schriften bestätigte Behauptung.
Die „Epistres sur le Roman de la Rose“ fallen also in die Zeit
von Lichtmess des Jahres 1401 (Zeile 42) bis 15. September des-
selben Jahres. (Zeile 165 und 548).
3. Veranlassung zu den „EpistresJ^
Der Anlass zu der literarischen Fehde war, insoweit er aus
dem Inhalte der „Epistres“ entnommen werden kann, folgender:
Der Preuost de Lisle, Jehan Jehannes, hatte sich in einer an einen
Freund gerichteten Schrift lobend über den „Roman de la Rose“
ausgesprochen und eine Abschrift seiner Brochüre Christinen zuge-
i
1) Wenn auch A in Zeile 1S6 die Lesung 1407 zulässt, so ist dieser eine
Fall im Vergleiche zu den übrigen gewiss um so belangloser, als ja A an einer
anderen Stelle (Zeile 42) auch 1401 bietet.
2) z. B. von Maurice Roy a. a. 0.
I
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IX
sandt, was die Dichterin veranlasste, ihr Urteil in der Frage gegen
Jehan Jehannes öffentlich abzugeben. Gontier Col, secretaire du
Roy, hörte von dieser Schrift Christinens und schickte ihr gleich-
sam, um Jean de Meung zu verteidigen, „un pou de tresor,“
(d. h. sein Werk „le tresor de Jean de ileung ou les sept articles
de la foi.“ cf. Meon, Le roman de la rose III, p. 330.) mit der
Bitte, sie möchte ihm ein Exemplar ihrer Schrift zur Verfügung
stellen, damit er sich über den Stand des Streites unterrichten
•könne. Als Christine diesem Wunsche entsprochen, schrieb Gontier
Col jenen salbungsvoll gleissnerischen Brief, in welchem er ent-
schieden sowohl als Literatur- Kenner und Kritiker als auch als
Freund und Schüler des Meun für den „Roman de la Rose“ Partei
ergriff. Die Dichterin erwiderte die im Tone väterlicher Zurecht-
weisung gehaltenen Zeilen mit einigen kurzen, aber sachlich ge-
haltenen Bemerkungen, in denen sie es ablehnte, auch nur im
mindesten ihre öffentlich ausgesprochene Ueberzeugung zu verleugnen.
Mit der Erwiderung auf diesen zweiten Brief Gontier Cors
hielt Christine de Pizan den Streit für erledigt, veröffentlichte
diesen Briefwechsel und schickte noch zwei Empfehlungsbriefe
voraus, von denen der eine, an Izabel de ßaviere gerichtet, um
ihre wohlwollende Unterstützung nachsucht, während der andere
das Urteil des Guille de Tignonville, preuost de Paris, anruft.*)
Es sind also im ganzen 6 Briefe:
I. Brief Christinens an Isabella von Bayern, ) Empfehlungs-
II. „ „ „ Guille de Tignonville, ( schreiben.
III. „ *des Gontier Col an Christine de Pizan,
IV. „ Christinens an Jehan Jehannes,
V. „ Gontier Col’s an Christine de Pizan,
VI. Antwortschreiben Christinens an Gontier Col. Schluss.
1) Während Jehan Jehannes eine weniger bekannte Persönlichkeit zu sein
scheint, sind Gontier Col und noch mehr (iuille de Tignonville sehr bekannte und
angesehene Älänner. Ersterer wurde 1395 von Karl VI. zum Papste Benedikt XII.
gesandt und auch sonst vielfach zu diplomatischen Missionen verwendet, (cf. Nouvelle
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Biographie Generale); letzterer dürfte wohl mit jenem Giiillaume de Tignonville
identisch sein, dessen Übersetzung „Les dis escrips ou Le livre des philosophes,
tradiiits par Guillaume de Tygnonville“ in einer Anzahl von Ilandschviften der
Nationalbibliothek zu Paris genannt wird cf. Deslisle inveutaire general et
methoduiue des manuscrits framjais de la bibliotheque nationale n® 572, 1107,
1694, 1005, 1006, 1164, 19039, etc.
(Zura besseren Verständnis des Textes wurden dann und wann Worte mit
Accenten versehen, sowie Klammern nnd Unterscheidungszeichen eingesetzt.)
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*
Fol. 112 a. Cy commcnceiit Ics epistrcs du debat sur le
roinmant de la rose entre notables persoiines, maistre
Goutier Col, general conseiller du roy, maistre Jehan
Johannes, preuost de Lisle et Christine de Pizan.
5. I. A tres excellent,') treshaulte et tresredoubtee-) princesse,
madame Yzabel de Bauiere, par la grace dieu roynede France.
Treshaulte, trespuissant et tresredoubtee*) dame, toute liumble
recommandacion mise auant toute euure. et comme je aye
entendu que vostre tresnoble excellence®) se delicte a oir lire
10. dictiez de choses vertueuses et bien dictides,^) laquelle chose
est accroissement de yertus et bonnes meurs a vostre noble
personne, (car, si comme dit un saige: vertus auecques vertus,
saigesse auecques noblesse rendent la personne reuerent,*) qui
peut estre entendue parfaite) et, ma tresredoubtde dame,®) r»purce
15. que celle vertu est trouude en vostre noble entende* *ent, est
chose conuenable, que dictiez de choses esleues vous soient
presentez comme a souueraine. pour tant moy simple & ig-
norant entre les femmes, vostre humble chambariere, soubz
vostre obeissance desireuse de vous seruir, se tant valoye en
20. la confiance de vostre benigne humilite, sui meue a vous
enuoier les presens epistres, esquelles, ma tresredoubtde dame,
s’ il vous plaist moy tant honnourer, que oir les daigniez,
pourrez entendre la diligence, desir et voulentd, oü ma petite
puissance s’estent, a soustenir par defenses veritables contre
1) A bat excellente, wobei das „e“ von späterer Hand eingefügt ist; da-
gegen lesen B und C excellent.
2) A: tresdoubtee.
3) C liest noble personne.
4) dicties B; dictes C.
5) So liest auch C; B hat venerend.
6) dame fehlt in B.
l
i
N\
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2
Fol. 112b. 25. aucunes op^aions a honnestetö contraires et aussi Ton-
neur & louange des fe^nmes, laquelle plusieurs clers & auteurs se
sont efforciez par leiirs dictiez d’amenuisier, qui n’est chose
loisible ne a souffrir ne a') soiistenir. Et combien qiie feiblc
soye pour porter tel cliarge contre si soutilz maistres, non
30. obstant ce comme de uerit6 meue, ainsi comme je scay de
certaine Science leur bon droit estre digne de defense, mon
petit entendement a voulu & veult soy employer (comme cy
appert & en autres miens dictiez) a debatre leurs contraires
et accusans. Si suppli humblement vostre digne haultesse,
35. que a mes raisons droiturieres, non obstant que ne les saiclie
conduire et mener par si beau langaige comme autre mieiilx
le feroit, y vueilliez adjouster foy & donner faueur de plus
dire se plus y scay. Et tout soit fait soubz vostre saige &
benigne correction, treshaulte & tresexcellent ma tresredoubtee
40. dame; je pri a la vraye trinite que-) vous octroit bonne vie
et longue et accomplissement de tous voz bons desirs. Escript
la veille*^) de la chandeleur, Tan mil c. C. c. c. & un.*)
La toute vostre treshumble Christine de Pizan.
II. A mon trescher seigneur^) noble Chevalier et saige messire
45. Guille de Tignonuille, preuost de Paris.
A vous, monseigneur le preuost de Paris par la grace de
Dieu et prouidence de vostre bon sens esleu a si digne siege
et Office comme garde de si haulte justice, recommandacion
auecques obeissance premisse de par moy Christine de Pizän
50. feible d’entendement & la mendre des femmes desireuses vie
honneste. Sauoir vous faiz que soubz la fiance de vostre
1) a fehlt iu B.
2) A uud C leseu qu41; que hat B.
3) A liest wohl infolge eines Schreibfehlers „la veille de la veille de la ch.**
wälirend B und C „la veille de la ch.“ haben.
4) Tan mil )nj- & ung also 1401 liest B ; ebenso muss in A und C gelesen
werden, weil das Fehlen der feinen Haarstriche in beiden Hs. nur die Lesart
(jTl zulässt
5) B hat: „A vous monsieur le preuost"
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saigesse et valeur suis meue a vous signifier le debat gracieux
et non hayneux, meu par oppinions contraires, entre solennelles
personnes maistre Gontier Col, a present general conseiller
55 . du roy nustre seigncur,’) ct maistre Jehan Johannes, preuost de
Lisle, secretaire du dit seigneur, duquel dit-) debat vous pourrez
oir les premisses par les epistres enuoyees entre nous et par les
memoires qiii de ce apres feront mencion; de laquelle chose, tres-
saige preuost, je suppli(e) vostre humilite que non obstant les
60. laborieuses occupacions de plus grans et necessaires negoces vous
plaise par maniere de soulaz vouloir entendre les raisons de noz
descorz. Et auecques ce suppli la bonne discrete consideraeion
Fol. 112c. de vostre sauoir que vueille dWuter et proprement eslire
le bon droit de mon oppinion, non obstant ne le saiehe viuement
65. diuulguer ne mettre en termes consonans & propices a la
defense de mon dit droit, si comme autre mieulx le sauroit.
Pour ce requier vous tres scauant que par compassion de ma
femenine ignorance vostre humblesse s’encline a joindre a mes
dictes vrayes oppinions, par ce que vostre saigesse me soit
70. force aide defense et appuyal contre si notables & esleuz
maistres, desquelz les subtilles raisons auroient en petitd’eure
mis au bas ma juste cause par faulte de sauoir soustenir et
par ce que®), comme leur boii^) droit ait mestier d’aide soubz
vostre aliance soye plus hardiement inanimee* de continuer la
75. guerre encommencee contre les diz puissans & fors.
Fül. 112d^ Et de ce vous plaise ne estre refusant pour consideraeion
de .leur grant faculte et la moye petite, comme vostre bon
sens soit expert qu’il appartiengne a vostre office soustenir en
tous cas la plus feible partie par si que cause ait juste.
Fol. 112(1. 80. Aussi chier seigneur ne vous soit a merueille^), pour
1) nostre sire B.
2) ducjuel dit debat lesen B und C; in A fehlt das dit.
3) fohlt in allen Handschriften.
4) leur hon droit lesen B und C; in A fehlt das „hon.**
5) B: ne vous soit a merueille (a merueilles A); C hat ne vous soit
merueiUe.
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4
ce que mes aiitres dictiez ay a') coustume a rimoyer, cestui estre
en prose; car comme la matiere ne le reqiiiere autressi, est
droit que je ensuiue*) Testille de mes assaillans, combien que
mon petit saiioir soit pou respondant a leur belle eloqiience.
85. Si vous octroit paradis eil qni toiites choses a creees.^)
Comme ja pieca parolles feiissent meues entre monseigneur
le preuost de Lisle maistre Jehan Johannes & Christine de Pisan,
touchans traictiez et liiirez de plusieurs matieres, esquelles
dictes parolles le dit preuost ramenteut le rommant de la rose
90. en lui attribuant tres grant et singuliere louange et grant
dignite de laquelle chose en repliquant et assignant pluseurs
raisons la dicte Christine dist que sauue sa reuerence si grant
louange ne lui appertenoit aucunement selon son aduis.
Item apres plusieurs jours le dit preuost enuoya a la dicte
95. Christine la copie d’une epistre laquelle adrecoit a un sien
amy notable clerc, lequel dit clerc meu de raison estoit de la
" meisme^) opinion de la dicte contre le dit®) rommant et poup
Fol. ll2d. Ini ramciier auoit le dit preuost escxnpt la dicte epistre
moult notableraent aoumee de belle rethorique et pour estre
100. en deux pars valable, enuoya a eile icelle.
Fol. 113a. Item comme la dicte veu et considere la dicte epistre
rescript au dit preuost si comme ci apres pourra estre veu.
Item comme apres ces choses venist a congnoissance a notable
personne maistre öontier Col, que la dicte Christine auoit
105. escript contre le dit rommant de la rose lequel comme inani-
mez contre eile lui escript la present epistre qui s’ensuit
III. A prudent honnourree et scauant damoiselle Christine
de Pizan.
1) ay acoustuniez B; dagegen lesen A und C: ay a coustume a rimoyer.
2) je suiue hat C.
3) Die Handschriften haben crees.
4) A und C haben meismes; B mesmes.
5) A enthält hier offenbar eine kleine Lücke: „contre le dit preupst
escript la dicte epistre“ etc. etc.; dagegen lesen B und C richtig: „contre le
dit rommant (romans C.) et pour lui ramener auoit le dit preuost escript la
dicte epistre.“
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Femme de liaiilt et csleiii entendement, digne d’onnour et
110, recommandacions grans! j’ay oy parier par la bouche de
plusieurs notables clers qiie entre tes autres estudes et euures
vertueuses (moiilt a loner comme j’entens par leur relacion) tu
as nonuellement cscript par maniere de imiectiue aiicunement
contre ce que mon maistre enseigneur et familier feu maistre
Fol. 113a. 115. lehan de Meun, vray catholique solennel maistre &
docteur en son temps en sainte theologie pbilosophe tres parfont
& cxccllcnt’) saicliant tout ce qui a entendement humain est
scible duquel la gloire et renommee vit et vivra es aaiges
aduenir ciitre^ les entendemens par ses merites louez*) par
120. grace de dieu, & eiiure de nature fist & eompila ou liure de la
rose et (comme dient les relateurs et*) referendaires de ceste
cliose) t’efforces & estudies de le reprendre et chargier de faultes
en ta dicte euure nouuelle, laquelle chose me vient a grant
admiracion et merueille inestimable. et ad ce non croire me
125. meut Texperience et exercice de toy d’auoir sceu leu et entendu
lui ou dit liure et en ses autres faiz en francoiz, et autres
Fol. 113b. plusieurs et diuers docteurs aucteurs et poetes. Etpource
que les denonciateurs de ceste cliose tiennent & gardent les
aucuns par auanture comme enuieux sur les faiz du dit feu
130. maistre lelian ta dicte inuectiue comme chose singuliere &
haultement composee edifiee &conduitte a leur plaisir & entencion,
si que de eulx n’en puiz auoir copie ne original: te pri &
requier sur Tamour que tu as a Science que ta dicte euure
teile qu’elle est*') me vueilles enuoyer par cest mien messaige
135. ou autre tel comme il te plaira, afin que sur ce je puisse la-
bourer & moy emploier a soustenir mon maistre et ses fais,
dont il ne feust ja besoing que moy ne autre mortel s’en
1) „& excell ent “.fehlt in A; dagegen lesen so B und C.
2) A liest contre; dies ist mit B und C in „entre“ gebessert worden.
3) C liest leuez. •
4) ou refferendaires B.
5) teile quelle, wie A liest, ist nach B und C in teile quelle est ge-
bessert worden.
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6
I.'
mellast s’il feust en vie, laqiielle mieiilx aimeroye auoir egte
en mon temps que estre cmpereiir des Romains presentement.
140. Et pour toy ramener a vraie verite & qne plus auant saiches
& congnoisscs les faiz du dit de ^leun pour toy donner matiere
de plus escripre contre lui, se bon tc semble ou a tes satalices
qui en ce fait font bouteo pour ce que touchier ny osoient
ou ne sauoient mais de toy veulent fere chappe a plu^^e pour
145. db'e que plus y sauroient que une femme & plus reprimer la
renommee indefficient entre les mortelz d’un tel homme, t’en-
uoye patentement hastiuement un pou de tresor qu’il com-
pila pour estre de ses enuieux & des autres congneu a sa mort
(lequel est incorrect par foulte de l’escriiiain qui pas ne l’en-
150. tendi comme il y pert & n’ay eu espaee ne loisir de le veoir
ne corrigier ou long pour la haste & ardeur que j’ay de veoir
ton dessus dit euure et meismement que bien sauras les faultes
Fol. 113 c. de Tescriiiain en ceste compilacion corrigier & entendre.)
Quand ad ce qu’il fist du liure de la rose, ou plus a lettres
155. & sentences estranges et diuerses, l’as voulu ou os6 chargier
corrigier & reprendre comme ilz dient, une chose ne vueil
oublier ne passer soubz dissimulacion que se de ce ne te rap-
pelles et desdis, je confiant de bonne et vraye justice et que
verite qui ne quiert angles sera o moy, combien que en grans
160. autres occupations soye de present astraint et aye este le temps
passe, entreprendray le soustenir contre tes & autres escrips
quelconques.*)
Escript hastiuement, presens maistres Jehan de Quatre Mares,
Jehan Porchier conseillers, et Guille de Neauuille, secretaire
165. du roy nostre sire le mardi XIII* jour de septembre Tan mil
quatre eens et un,*)
Le tien tant comme loy d’amistie peut souffire Goutier Col
secretaire du roy nostre sire.
1) quelxconques A; qwelconques B und C.
2) in A sind die Haarstriche (a//) sichtbar, also ist = VII zu lesen;
dagegen fehlen sie iu 0 uud B liest Tan luil ;/y- /( also deutlich 1401.
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— , 7
IV. A moult soiiffisant et scauant personne maistre Jehan
170. Johannes secretaire du roy nostre sire.
Reuerence honneur auec recommandacion a vous monseigneur
le preiiost de Lisle. Trcscher sire et maistre saige en meiirs,
ameur de Science, cn clergie fonde & expert de retliorique.
De par moy Christine de Pizan femme ignorant d’entendement
175 . et de sentement legier, pour lesquelles choses vostre saigesse
aiicunement n’ait eu despris la petitesse de mes raisons ains
vueille supployer par la consideracion de ma femenine feiblece
et comme il vous ait pleu de vostre bien (dont vous merci)
moy enuoyer un petit traictie ordonne par belle rethorique
180. et voir semblables raisons lequel est de vos diz fait*) comme*)
il me semble en reprenant aucuns blameurs de la compilacion *
du rommant de !a rose en aucunes pars et moult soustenant
icellui et approuuant l’euure et les aucteurs d’icelle et par es-
pecial Meun, je ayant leu & considere vostre dicte prose et
185. compris Feffect selon la legierete de mon petit engin, combien
que a moy ne soit adrecant ne response ne requiert mais
meue par oppinion contraire a vos diz et accordant a Fespecial
clerc soutil a qui vostre dicte epistre s’adrece, vueil dire diu-
ulguer manifestement que (sauue vostre bonne grace) a grant
190. tort et sans cause donnez si parfaite louange a celle dicte
euure, qui mieulx doit estre appellee droite oisiuete que euure
utile a mon jugement, et combien que moult reprenez les
contredisans et dictes que grant chose est d’ainsi comprendre
ce que un autre dit tesmoingn^ mieulx a construit & mis sus par
195. grant estude & a long trait etc., ne me soit impute a presumpcion
d’oser repudier et reprendre acteur si solennel & tant subtil mais
soit notee la grant et ferme oppinion qui me meut contre aucunes
particularitez qui ou dit romnitaiit*) sont comprinses.^) Etaufort"^
1) so lesen B und C; A hat faiz.
2) si comme hat A; das „si“ fehlt* hei B und C; C zeigt eine andere
AVortfolge: .... fait en reprenant comme il me semhle etc.
3) Das Wort fehlt in den Hss.
4) B und C lesen comprises.
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8 -
chose qui est dicte par oppinion et non de loy commandee
200. se puet redarguer senz preiudice. Et combien que ne soye en
Science aprise n’estill6e de langaige soutil dont saiche user de
belle arenge & moz polis bien ordonnez qui mes raisons ren-
Fol. 114 a. dissent luisans, pourtant ne lairay a dire materielleinent
et en groz vulgär Topplnion de mon entente tout ne le saiche
205. proprement exprimer en ordre de parolles aournees. Mais
pourquoy ay je deuant dit que mieulx puet estre appellee
oisiuete, senz faille il me semble que tonte chose senz preu, non
obstant soit traictee faicte et compilee a grant labeur et paine,
puet estre appellee oiseuse ou pis que oyseuse de tant comme
210. plus mal en suit. Et comme ja pieca pour la grant renommee
commune du dit romraant^) desiray le voir apres que cognois-
sance m’ot un petit fait entendre choses subtilles, le leu et
consideray au long & au 15, le mieulx que le sceu entendre;
vray est que pour la matiere qui en aucunes pars n’estoit a
215. ma plaisance m’en passoye oultre comme coq sur breise. Si
ne l’ay plant5 veu. neantmoins demoura en ma memoire au-
cunes choses traictiees en lui que mon jugement condempna
moult et encores ne peut approuuer pour contraire louange
d’auti*e gent. Bien est vray que mon petit entendement y
220. considere grant joliuete en aucunes pars tressolennellement
parier de ce qu’il veult*) dire (et par moult beaux termes et
vers gracieux bien leonimds) ne mieulx ne pourroit estre dit
plus soutillement ne par plus mesurez traiz de ce qu’il volt*)
traictier. Mais en accordant a l’oppinion a laquelle. conire-
225. disez senz faille a mon aduis, trop traicte deshonnestement
en aucunes pars & mesmement ou personnaige que il claime
Baison laquelle nomme les secrez membres plainement par
nom. Et ad ce que son oppinion soustenez & communiquez
que ainsi doye raisonnablement estre fait et alleguez que es
1) A liest richtig roinniant, wälirciid B und C ronimans bieten.
2) C liest voult.
1) B: pollicie.
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230.
^ Ö --
choses que Dieu a faites n’a nulle laidure et par conseqiient
n’en doit le nom estre escheue. Je di et confesse que vrayment
crea Dieu toutes choses pures et nettes venans de soy; n’adonc-
ques en Testat d’innocence n’eust este laidure les nommer;
niais par la pollucion de pecliie deuint hoinme immonde,
235. donc nous encore est deinoure pecbie originel ce tesmoingne
Tescripture sainte. Si comme par comparaison puiz alleguer:
Dieux fist Lucifer bei sur tous angeiz et lui donna nom tres
solennel et bei qui puiz tu par son pecliie ramene a horrible
laidece par quoy le nom, tout soit il de soy tres bei, si donne
240. il liorreur aux oyans pour Timpression de la personne. En-
cores proposez que Jliesucrist en parlant des pecheresses les
appela meretrix etc. Et qu’il les appellast par cellui nom,
vous puis souldre que celui nom de meretrix n’est mie des-
Fol. 114 b. . honneste a^nommer seien la vilte de la chose et plus
243. vilment pourroit estre dit meismes en latin. Et que honte
doye estre deboutee en parlant en publique des choses dont
nature meismes se hontoye, je diz (sauue la reuerence de Tauc-
teur & la vostre) grant tort commettez contro la noble vertu
de honte qui de sa nature refraint les gouliardises et des-
250. honnestetez en diz & faiz. Et que ce soit grant vice et hors
ordre de police') honiieste & de bonnes meurs appert en mains
lieux de Tescripture sainte. Et que ne doye estre repudiez le
nom ne que ses*) reliques feussent nommees, je vous confesse
que le nom ne fait la deshonnestete de la chose mais la chose
255. fait le nom deshonnestc; pour ce selon mon feible aduis en doit
estre parle sobrement et non sens necessite pour fin d’aucun
cas particulier comme de maladie ou autre honneste necessaire.
Fol. 114 c. Et si comme naturelinent les mucierent nos premiers
parens, deuons faire en fait et en parolle. Et encore ne me
260. puis taire de ce dont trop suis mal content, que Toffice de
1) B: pollicie.
2) B und C lesen: ne que .se reliques feussent; dies war auch die Lesart
in A, welche von späterer Hand (?j in ses gebessert wurde.
2
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10
Raison laquelle il meismes dit lille de Dien doye mettre au-
ant teile parolle et par maniere de proiierbe comme je ay
notee en icellui chapitre Ik oii eile dit a Vamant que en la
giierre amoureiise vault mieiilx deceuoir que deceuz estre. Et
265. vraiment je ose dire que la raison maistre Jelian de Meun
regnya^) son pere a icellui mot; car trop donna autre doctrine.
Et que mieulx vaulsist Tun que l’autre, s’ensuiuroit, que tous
deux feussent bons qui ne peut estre. Et je tiens par oppinion
contraire que mains est mal (a realment parier) estre deceu que
270. deceuoir. Or alons outre en considerant la matiere ou maniere
de parier qui au bon aduis de plusieurs fait a reproucliier!
Beaux-) sire Dieux! quel horriblete quel deslionnestete et
diuets reprouuez enseignemens recorde ou chapitre de la vieille!
Mais pour Dieu qui y pourra noter fors ennortemens sophistes
275. tous plains de laidure et toute vilaine memoire? ha hay!
entre vous qui belles Alles auez & bien les desirez a entroduire
a vie honneste, bailliez leur, bailliez le rommant de la rose
pour aprendre a discemer le bien du mal que diz je mais le
mal du bien ! Et a quel utilite ne a quoy proufite aux oyans
280. oir tant de laidures? Puis ou chapitre de jalousie, pour Dieu
quelx grans biens y peuent estre notez n’a quel besoing re-
corder les deshonnestetez et laides parolles qui assez sont
communes en la bouche des maleureux passionez d’icelle ma-
Fol. 114d. ladie! quel bon exemple ne introduccion puet estre ce et
285. la laidure qui la est recordee des femmes? Dient plusieurs en
lui excusant que c’est le jaloux qui parle et voirement fait
ainsi comme Dieu qui parla par la bouche Jheremie. Mais sans
faille, quelxques addiccions mencongeuses qu’il ait adioustees,
ne peuent Dieu merci*) en riens amenrir ne riens empirer^)
290. les condicions des femmes. Ha hay! et quant il me souuient
1) so A; B und C schreiben renia.
2) A und C lesen beau; dagegen hat B beaux.
3) C liest die Stelle: ne peuent Dieux merci ou rien amenrir ne rendre
cnipirees les condicions etc.
4) B liest empirees
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-Il-
des faintiscs Faulz Semblant*) et choses dissimulees en mariage
et autre estat que Pen peut retenir d’icellui traictie, certes je
juge qiie moult sont beaux et proufitables recors a oir. Mais
le personnage qu’il appelle prestre-) Genius dit merueilles.
295. Scnz faille les euures de nature feussent ja pieca du tout
faillies se il tant ne les eust recommandees, Maiz pour Dieu
qui est eil qui me sceust declairier ou souldre a quoy peut estre
proufitable le grant procez plain de vitupere que il appelle
Sermon comme par derrision de sainte predicacion qu’il dit
300. que fait cellui Genius, oü tant a de deshonnestetez et de nons
et de moz sopliistes trouuez plus attisans les secrez de nature
lesquelx doiuent estre teuz et non nommez puiz que point ne
voit on descontinuer Teuure qui par ordre commun faillir ne
peut; car se autrement feust bon seroit pour le prouffit de
305. generacion humaine trouuer et dire moz et termez attisans &
enflammans pour inanimer homme a continuer l’euure. En-
core plus fist l’aucteur (se bien en ay memoire) dont trop ne
Fol. 115 a. me puis merueillier a quel fin. Car ou dit sermon il joint
auec en maniere de figure paradis & les joyes qui la sont.
310. Bien dist que en cellui yront les vertueux et puis conclutque
tous entendent liommes & femmes seus espargnier a parfoumir
& exerciter les euures de nature; ne en ce ne fait excepcion
comme s’il voulsist dire mais dit plainement que ilz seront
sauuez. Et par ce semble que maintenir vueille le pechie de
315. luxure estre nul ains vertu, qui est erreur & contre la loy
de Dieu. Ha! quel semence et quel doctrine! quans grans
biens en peuent ensuir? Je croy que maint en ont laissie le
monde & entrez en religion ou deuenus hermites pour celle
sainte lecture ou retraiz de male vie ont este®) sauuez de tel
320. ennortement qui senz faille oncques ne vint dire lose a qui
qu’il desplaise fors de couraige corrompu et habandonnö a
1) B und C: Semblans.
2) B und C: le prestre.
3) Die offenbar verdorbene Stelle lautet in A und B ^et estre** 0 hat
et este.
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12
dissoluciön et vice, qiii peut estre cause de grant inconuenient
& pecliie. Et encore pour Dieu regardons oultre un petit,
a quel maniere puet estre vallable & a bonne fin ce que tant
325. et si excessiuement impetueusement .& tres non veritablement
il accuse blasme & diffame - femmes de pliisieurs tresgrans vices
et leurs meurs tesmoingne estre plains de tonte paruersite et
par tant de repliques et auqiies en tous personnaiges ne s’en
peilt saouler? Car se dire me voulez que ce face le Jaloux
330. comme passionne, je ne scay entendre qu’il appartiengne
aToffice de Genius qui tant recommande & ennorte que Ten
couche auec elles senz delaissier l’euure que il tant loe. Et
eil meismes dist sur tous personnages moult de grans
Fol. 115b. vituperes d’elles. Et dist de fait: „fuiez fuiez, fuiez le
335. serpent venimeux“ et puis si dist que on le-) continue senz
delaissier. Cy a malement grant contradiccion^) de Commander
ce qu’il veult que on fuye mais puisque tant sont peruerses
ne les deust Commander approchier aucunement; car qui incon-
uenient redoubte eschener le doit. Et pour ce que il tant
340. defent dire son secret a femme qui du sauoir est si engrant
comme il recorde, dont je ne scay ou tous les deables trouua
tant de fatraz & de parolles gastees qui lä sont arengees par
long procez. Mais je pri tous ceulz qui tant le font auten-
tique et tant y adioustent foy, qu’ilz me saiclient a dire quans
345. ont veuz accusez mors pendus ou reprouchiez en rue par l’en-
cusement de leurs femmes? Si croy que der les trouueroit
semez non obstant que bon conseil seroit & louable que chacun
tenist son secret cloz pour le plus seur; car de toute gent est
il de vicieux. Et n’a pas moult comme oy raconter que un
350. fu accusez et puis penduz par soy estre descouuert a un sien
Fol. 115b. compere, en qui se fioit; mais je croy que en la face de
justice pou vont les clamcurs ne les plaintes de tant horribles
. maulx, des grans desloyautez & des grans deableries que il
1) A hat dit.
2) B und C: les,-
3) A hat contradicion.
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13
dist qiie taut malicieiiscment et secretement sceuent femmes
355. comraettre. Si est voirement bien secret quand il n’appert a
nullui. Et comme autrefoiz ay dit sur ceste matiere en un
inicn dictie appelle TEpLstre au Dieu d’amours, oü sont les
contrees & les royaumes qui par leur grans iniquitez sont
Fül. J15c. exilliez? Mais senz parier a voulente disons de quelz grans
360. crimes peut accuser mcsmez les pii'cs et qui plus decoiuent ?
Que peuent elles faire ne de quoy te decoiuent? Se elles te
demandent de Targent de ta bourse, dont ne le t’emblent ou
toillent mie. Ne leur baille’) mie se tu ne veulz. Et se tu
diz que tu en es assotez, si ne t’en assote pas. Te vont elles
365. en ton liostel querir prier ou prendre a force? Bon seroit •
sauoir comment elles te decoiuent. Et encores tant super-
fluement et laidement parla des femmes mariees qui si de-
coiuent leurs maris duquel estat n*en pot sauoir par experience
et tant en parla generaument A quelle bonne fin pot ce estre
370. ne quel bien ensuiure, n’ y scay entendre fors tont“) empesche-
ment de bien et de paix et rendre les maris qui tant oyent
babuises et fatraz se foy n’ y adioustent souspeconneux et pou .
amant leurs femmes. Dieux quelle exortacion! comme eile
est profitable! Mais vraiement puisque en general ainsi
375. toutes blasma, de croire par ceste raison suis contrainte, que
oncques n’ot acointance ne hantise de femme lionnorable ne
vertueuse; mais par pluseurs femmes dissolues et de male vie
hanter (comme font communement les luxurieux) cuida ou
faingny sauoir que toutes telles feussent; car d’autres n’avoit
380. congnoissance. Et se seulement eust blasme les deshonnestes
& conseille elles fuir, bon enseignement et juste seroit; mais
non, ains sens excepcion toutes les accuse. Mais se tant oultre
les metes de raison se cliarga l’auteur d’elles accuser ou jugier
non veritablement, blasme aucun n’en dolt estre impute a elles,
385. mais a cellui qui si loing de verite dit la menconge qui n’est
Fol. 115(1 mie creable comme le contraire appere manifestement.
1) so lesen B nnd 0 gegen bailles von A.
2 ) fehlt in B.
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Car se il et tous ses complices en ce cas Teussent jure (a nul
n’en seit grief) ja a este, est & sera moult de plus vaillans
femmes plus lionnestes mieulx morigin^es et mesmes plus
390. sauans et dont plus grand bien est ensuiui au monde que
oncques ne fist de sa personne , meismement en pollicie mon-
daine et en meurs vertueux tres enseignees et plusieurs qui
ont este cause de reconciliement de leurs maris & ont porte
leurs affaires & leurs secres & leurs passions doulcement
395. & secretement, non obstant leur feussent leurs maris
rüdes et mal amoureux. De ce trenne Ten assez preuues
en la bible et es autres anciennes liistoires, comme Sarra
Rebecha Hester Judith & autres assez. Et meismes en nos
aaiges auons^) eu en France moult de vaillans femmes grans
400. dames de France: la sainte deuote royne Jahanne, la royne
Blanche, la duchesse d’Orliens fille du roy de France, la
duchesse d’Anjou qui ore est nommee royne de Cecille, qui
tant orent de beaute chastete honnestete et sauoir & autres
assez. Et de meindres vaillans preudefemmes®) comme madame
405. de la Ferte, femme messire Perre de Craon qui moult fait a
louer, et assez d’autres qui trop seroit longue narracion dire
plus. Et ne croyez eher sire ne aucun autre n’ait oppinion
que je die ne mette en ordre ces dictes defenses par excusacion
fauorable pour ce que feinme suis. Car veritablement mon
410. motif n’est simplement fors soustenir pure verite, si comme
je le scay de certaine Science estre au contraire des dictes
choses de moy nyees. Et de tant comme voirement
Fol. 116a. suis femme, plus puis tesmoingnier en ceste partie
que cellui qui n’en a l’experience ains parle*) par
415. deuinailles^) et d’avanture. Mais apres toutes ces choses
par amours soit considere quelle est la fin du dict traictie;
1) B und C lesen die Stelle: auons veu en France moult de vaillans
femmes grans dames et autres de nos dames de France.
2) B und C haben preudefemmes ; A: preudes femmes.
3) perle A.
4) deuinalles A.
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15
car si comme dit un prouerbe „A la fin sont terminees les
choses“, si soit veu et notte a qiioy peut estre proufitable la
tres horrible honteuse conclusion que dis honteuse mais tant
420. deshonneste, que je ose dire que personne aucune amant vertus
Fol. 116 a. et honnestete ne l’orra .qui tout ne soit confus de honte
et abhomine d’ainsi oir discerner et desioindre et mettre soubz
deslionnestes ficcions ce que raison et honte doit refraindre
aux bien ordonnez seulement le penser. Encore plus j’ose
425. dire que mesmez les gouliars auroient horreur de le lire ou
oir en publique en places honnestes et deuant personnes qu’ilz
reputassent vertueuses. Et dont que fait a louer lecture qui
n’osera estre leue ne parlee en propre fourme a la table des
roynes des princesses et des vaillans preudefemmes') a qui
430. conuendroit couurir la face de honte rougie? Et se tu’
le veulz excuser en disant que par maniere de jolie noUuelle
lui plot mettre la fin d’amours par celles figures, je te respons
que en ce nulle estrangete ne nous raconte: ne scet on com-
ment les hommes habitent aux femmes naturellement? Se il
435. nous narrast comment ours ou lyons ou oyseaulx ou autre
estrange chose feust deuenuz, ce seroit matiere de rire pour
la fable, mais nulle nouuellete en ce ne nous annunce. Et
Sans faille plus plaisamment & trcp plus doulcement et par
plus courtoiz termes s’en feust passe et qui mieulx plairoient
Fol. 116 b. 440. meismes aux amans jolis et honnestes et a toute autre
vertueuse personne. Ainsi selon ma petite capacite et feible
jugement senz plus estre prolixe*) en langaige non obstant
que assez plus pourroit estre dit et mieulx, ne scay considerer
aucune utilite ou dit traictie. Mais tant m’y semble apper-
445. ceuoir*) que grant labour fut^) prins senz aucun preu non
obstant que mon jugement confesse maistre Jehan de Meun
moult grant clerc soutil et bien parlant; et trbp meilleur
1) A: preudes femmes.
2) A hat polixe
3) A liest aparceuoir.
4) B und C lesen fa.
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16
/
euure plus proufitable & de sentement plus hault eust sceu
mettre sus s’il si feilst appliquie dont fut’) dommaige; mais
450. je suppose que la grant charnalite puet estre , dont il fu
raempli, le fist plus habender a voulente que a bien proufitable,
comme par les operacions communement sont congneues les
inclinacions. Non obstant ce je ne repreuue mie le rommant
de la rose en toiites pars. Car il y a de bonnes clioses & de
455. bien dictes senz ' faille , et de tant est plus grant le peril ;
car plus est adioustee foy au mal de tant comme le bien y
est plus autentique. Et pour ce ont mains soutilz aucunes^)
foiz semees de grans erreurs par les entremesler et palier
d’aucune verite & vertus. Mais si comme dit son prestre
460. Genius: „Fuiez fuiez femme le mal serpent mucie soubz l’erbe“
puiz dire: „fuiez fuiez les malices couuertes soubz umbre de bien
. & de vertu. Pour ce dis cn concluant a vous sire tresclier
et a tous voz aliez et complices qui tant le louez et si hault
voulez magnifier que a pou tous autres volumes voulez et ozez
465. abaissier deuant lui : n’est digne que louange lui soit imputee
Fol. 116 c. (sauue vostre bonne grace) et grant tort faites aux va-
lables; car euure sens utilite et hors bien commun ou propre
poson qu’elle soit delitable de gi’ant labour et coust, ne fait
a louer. Et comme anciennement les ßommains triumphans
470. n’attribuassent louange aucune ne honneura chose quelconque
se eile n^estoit a Putilite de la chose publique, regardons a
leur exemple se nous pourrons couronner cestui rommant,
Mais je treuue comme il me semble ces dictes choses et assez
d^autres considerees, mieulx lui affiert enseuelissement de feu
475. que couronne de lorier, non obstant que le clamez mirouer
de bon viure exemple de tous estaz de soy politiquement
gouuerner et viure religieusement et saigement Mais au con-
traire, (sauue vostre grace) je dis que c’est exortacion de vice
confortant vie dissolue doctrine plaine de deceuance voye de
»
1) B und C lesen fu. * '
2) B: aucune ffoiz.
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17
48a dampnacion diffameur publique cause de soupecon*) & mes-
creantise honte de plusieurs personnes et puet estre erreur.
Mais je scay bien que sur ce en Vexcusant vous me respondrez
que le bien y est ennorte pour le faire et le mal pour Tescheuer.
Si vous puis souldre par meilleur raison que nature humaine
485. qiü de soy est encline a mal n’a nul besoing que on lui ra-
raentoiue le pi6 dont eile cloche pour plus droit aler. Et
quant a parier de tout le bien qui ou dit Hure peut estre
note: Certes trop plus de vertueuses choses mieulx dictes plus
autentiques et plus proufitables mesmes en politiquement viure
490. et morallement sont trouuees en mains autres volumes, faiz
de philosophes & docteurs de nostre foy comme Aristote Seneque
Fol. 116d. Saint Pol Saint Augustin et d’autres, (ce sauez vous) qui plus
valablement et plainement tesmoingnent & enseingnent vertus &
fuir vices que maistre Jehan de Meun n’eust sceu faire. Maissi
495. voulentiers ne sont veuz ne retenuz communeinent des charaelz
mondains pour ce que moult plaist au malade qui a grant soif
quand le medecin. lui octroye qu’il boiue fort et que*) tout
voulentiers pour la lecherie du boire se donne a croire que
ja mal ne lui fera. Et si me rens bien certaine que vous
500. (a qui Dieu Toctroit & a tous autres,) par la grace de Dieu ra-
menez a clarte & purte de nette conscience sens soulleure ou
pollucion de pechie ne entencion de lui, nettoiez par ppinture
de contriction (laquelle euure et fait der veoir le secret de con-
science et condempner*) propre voulente) comme juge de verite
605. ferez autre jugement du rommant de la rose et vouldriez peut
estre que oncques ne l’eussiez veu. Si souffist^) atant Et ne
me soit impute a folie arrogance ou presumpcion d’oser moy
femme reprendre et redarguer aucteur tant soubtil et son euure
admenuisier de louange quand lui seul homme osa entreprendre
610. a diffamer et blasmer senz excepcion tout un sexe.
1} B: souspecon.
2) fehlt in B.
3) B liest condcmpne.
4) C hat soufflse.
3
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18
Item comme la dicte Christine eust enuoie la copie de la
dicte epistre a maistre Gontier Col lui renuoya Pepistre qui
s’ensiiit.
V. A femme de hanlt entendement demoiselle Christine.
Fol. 117 a. 515. Poiir ce qiie la diiiine escripture nous enseingne &
commande qiie quant on voit son amy errer oii faire faulte, on
le doit corrigier et reprendre premierement a part et, se il
ne se veult ameiider pour celle foiz que on le corrige deuant
gent et se pour ce ne se veult corrigier que on le tiengne
520. tamquam etlmicus^) & publicanus, et je te aime loyaunaent
pour tes vertus et merites, t’ay premierement par une mienne
lettre que auant hier Penvoyay exhortee aduisee et priee de
toy corrigier et admender de l’erreur manifeste lolie ou de-
mence a toy venue par presumpcion et oultrecuidance et comme
525. femme passionnee en ceste matiere ne te desplaise se je dis
voir. Je ensuiuant le commandement diuin ayant de toy com-
passion par amour charitable, te pri conseille et requiers la
seconde foyz par ceste moye cedule que ton dessus dit erreur
tu vueilles corrigier desdire et amender enuers le tres excellent
530. inrcprehensible docteur en sainte diuine escripture, hault phi-
losophe et en toutes les sept ars liberaulx clerc tresparfont que
si horriblement oses et presumes corrigier & reprendre a sa
grant Charge & aussi enuers ses vrays & loyaux disciples
Monsieur le preuost de Lisle et moy et les^) autres et con-
535. fesser ton erreur. Et nous aurons pitie de toy et te pren-
drons a merci en ta vaillant penitence salutaire. Et de ce
auecques la responce de mon autre lettre te plaise, moy ta
bonne voulente fair saüoir a ton aise & loisir auant que je
me mette a escrire encontre tes faulses (saulue ta reuerence)
540. escriptures que de lui tu as®) voulu escrire. Et se^) ores &
1) Die Hs. lesen folscli euucus oiler cu^cus. Die hier angezogene Stelle
stellt Mat. 18, 15 ff.
2) fehlt in B.
3) A hat „a**.
4) ebenso C; B liest „si“.
t
C
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19
1
aiitres^) foiz quant je te escriray te appelle en singulier, ne te
desplaise ne le me imputcs a arrogance ou orgueil; car c’est
et a eto de tousioiirs ma maniere quant j’ay escript a mes
amis especialcment quant sont lettrez. Dieux vueille briefment
515 . ramener tun euer et enteiidement a vraie liimiere & congnois-
sance de verite; car ce seroit dommaige se plus demouroyes
en tel erreur soubz les tenebres d’ignorance. Escript ce Jeudi
XV* Jour de Septembre.
Cy apres s’ensuit la responce enuoyee au dit maistre
550. Gontier Col.
VI. A tresnoble & souffisant personne maistre Gontier Col
secretaire du ßoy nostre sire.
0 clerc soutil d’entendement philosophique, stilfi es Sciences,
prompt en polie rethorique et subtile poetique, ne vueilles pär
555 . erreur voluntaire reprendre et reprimer ma veritable oppinion
justement meue pour tant se eile n’est a ta plaisance. Et
comme j’ay sceu par tes premieres lettres a moy enuoyees
tu desirant auoir la copie d’un petit traictie en maniere
d’epistre de par moy enuoye a solennel clerc monseigneur
560. le preuost de Lisle (ouquel est traictii & dit au long selon^)
l’estendue de mon petit engin l’oppinion de moy tenue a la
sienne contraire de la grant louange, que il attribue a la com-
pilacion du rommant de la rose, comme il m’apparut par un
sien dictie adreci^ a un subtil clerc docteur sien amy contraire
565. a sa dicte oppinion a laquelle la moye se confere) et pour
vouloir emplir. ton bon mandement le t’ay enuoy6 par quoy,
apres la veue et visitacion d’icellui comme ton erreur pointe
& touclic®) de verite, meu d’impacience m’ as escript tes deu-
ziesmes lettres plus injurieuses reproucliant mon femenin sexe
570. lequel tu dis passionne comme par nature et meu de folie &
presumpcion d’oser corrigier et reprendre si hault docteur si
1) B: autreifoiz; C: aultreffois.
2) C: selons.
3) Die Hs. lesen touchee.
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gradu6 et si*) solennel comme tu claimes l’aucteur^) d’icellui.
Et de ce moult m^enortes que je m’en desdie et repente &
mercy piteuse sera encores vers moy estenduo ou, se non, de
575. moy sera fait comme du publican etc. Ha, hault entendement
ingenieux ne souffres a propre voulente tenir dose la sub-
til ite de ton engin! ßegardes droit selon voye Theologienne
la plus souueraine et tu tant ne condempneras mes diz ainsi
comme les ay escris, et considereras®) se louange affiert es pas
580. particuliers que ilz reprennent Et touteffois soit bien de toy
note en toutes pars quelz choses je condempne et quelles non.
Et se tu tant desprises mes raisons pour la petitesse
de ma faculte laquelle tu me reprouches de dire comme
femme etc., saiches de vray que ce ne tiens je a villenie
585. ou aucun reprouche pour le reconfort de la noble memoire
Fol. 117 c. & continuelle experience de tresgrant foison vaillans
femmes auoir este et estre tres dignes de louange et en toutes
vertus aprises ausquelles mieulx vouldroye ressembler que estre
enrichie de tous les biens de fortune. Mais encores, se a toutes
590. fins veulz pour ce admenuisier mes vehementes raisons, vueilles
toy reduire a memoire que une petite pointe de gainnet ou
coutelet peut percier un grant sac plein et enfle de materielles*)
choses. Et ne scez tu que une petite moustelle^) assault un
grant lyon et a la foiz le desconfist? Si ne cuides aucunement
595. moy estre meüe ne desmeue par legierete par quoy soy tost
desdite, ja soit ce que en moy disant villanie me menaces de
tes subtilles raisons, lesquelles choses sont communement
espouantemOnt aux couars. Mais afin que tu puisses retenir
en brief ce que au long ay autres foiz escript, je dis derechief
600. et replique et triplique tant de foiz comme tu vouldras, que
le dit inutile®) rommant de la rose, (nonobstant y ait de bonnes
1) B und C lesen tant.
2) A hat acteur.
3) Die Hs. haben consideras,
4) matcrilles A; materielles B; materieles C.
5) ebenso B; C hat mustelette.
6) B und C lesen intitul6.
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21
t
t
)
)
ohoses, [et de tant est le peiil plus grant comme le bien y est
plus autentique comme autre foiz ay dit]) mais pour ce que
nature humaine est plus descendant au mal je dis qu’il peut
estre cause de mauvaise et pcnierse exhortacion en tresliabo-
G35. minables meurs confortant vie dissolue doctrine plaine de^)
deceuance voye de dampnacion diffameur publique cause de
souspecon et mescreantise et honte de pluseurs personnes et
puet estre erreur*) et tres deshonneste lecture en plusieurs pars.
Et tout ce vueil et ose tenir et maintenir partout et deuant
640. tous et prouuer par lui meismes m’en rapporter et attendre
au jugement de tous justes preudommes Theologiens & vrays
Cattoliques et gens de honneste et saluable vie.
La tienne Christine de Pizan.
Cy finent les epistres sur le rommant de la rose.
1) fehlt in A.
2) A liest d'erreur.
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22
A n ha n g.
Der Schliissbrief in ms. n*' 835 und ms. n" 1563.
Die Handschriften n® 835 (C.) und n*^ 1 5G3 (D., eine Papierhand-
schrift, welche vielleicht dem Ende des 16. Jahrh. angehört und der
für die „Epistres“ ms. n*^ 835 wahrscheinlich als Vorlage diente)
enthalten noch einen Schlussbrief, welcher sich in A und B nicht
findet und dessen Anfang und Schluss wir hier nach ms. n® 835
dcsshalb wiedergeben, weil D überhaupt blos Fragmente unserer
Schrift enthtält. Der vermutlich unächte Brief beginnt
Fol. 93 a. Kesponse de Christine a maistre PieiTe Col sus le romant
de la rose.
A maistre Pierre Col, secretaire du roy nostre sire.
Fol. 93 b. Pour ce que entendement humain ne puet estre esleu6
jusques a haultece de clere congnoissance d’enterine verite
atteindre des choses occultes par roffiiscacion grose et terrestre
qui Tempesche & tolt vraye clarte etc. und schliesst
Fol. 103 d. Si pry tous ceulz qui mes petiz dittiez verront que ilz
vueillent supploier le deffault de mon sauoir par consideracion
de la personne et prendre tout a bonne fin et entencion pure
sanz laquelle ne vouldroie aucune chose mettre auant. Si feray
fin a mon dittie du debat non hayneux commencie continui &
fin6 par maniere de soulas sans indignacion a personne. Si
pry la benoite trinite parfaitte et enterine sapience qii’clle*)
vueille toy et tous ceulx par especial qui aiment Science et
noblece de bennes meurs enluminer de si vraye clarte que
1) Die Hs. Lat quML
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23
estre puissent conduis a la joye celestiele. Amen. Escript et
compile’) par moy Christine de Pizan le II* jour d’octobre
Tan mil c. c. o. o. et deux
Ta bien vucillant amie de Science
Christine.
Zwei Umstände sind es vor allem, welche Bedenken wegen
der Aechtheit dieses Schlussbriefes rechtfertigen.
1. Dass die beiden mss. no 12779 (B) und no 604 (A)
diesen Brief nicht enthalten und
2. dass diese Epistel an „Pierre Col , secrctaire du Roy
nostre sire“ gerichtet ist.
Nach der Gepflogenheit der Dichterin dürfte man erwarten, dass
ein Schreiben des Pierre Col wohl in . den Briefwechsel aufgenommen
worden wäre, damit der Leser auch über die Ansichten dieses neuen
Vertheidigers des Roman de la Rose Aufklärung erhalten hätte; diesem
Schreiben Pierre Col’s, auf welches unser Schlussbrief antworten
würde, fehlt aber, so dass, wenn überhaupt die Aechtheit des Briefes
anerkannt wird, die IIs. als lückenhaft betrachtet werden müsste.
Dass Pierre und Gontier Col zwei verschiedene Persönlichkeiten sind,
darf als sicher gelten ; dass ferner Goutier Col als Schüler des Meun
die Vertheidigung seines Lehrers unternimmt, ist ganz gerechtfertigt;
dagegen muss es befremden, wenn ohne weitere Begründung Pierre
Col am Streite teil nimmt, wie nach diesem Schlussbriefe angenommen
werden müsste.
Der Inhalt dieser Epistel bringt im grossen und ganzen kein
neues Beweismaterial; bemerkenswert ist nur die Art und Weise,
wie Pierre Col den Jchan de Meun auf Kosten des früheren Be-
arbeiters Lorris, (der in den vorhergehenden Briefen von keiner
Seite erwähnt wird), in Schutz nimmt. Aus Stellen wie:
Fol. 99 b. „Mais tu me diras que ce fist Lorris“
Fol. 101a. „Tu dis que il le fist aussi pour suiure la matiere
maistre GTuille de Lorris“,
1) Die Hs. bat complet
I
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24
scheint hervorzugehen, dass Pierre Col seinen Schützling dahin zu
entschuldigen suchte, dass eben jeder andere Dichter, welcher des
Lorris Werk fortgesetzt hätte, zu einer Nachahmung seiner derben
Schreibart gezwungen gewesen wäre.
Anknüpfend an den Vorwurf, den Christine (Zeile 227) gegen
Meim erhebt, heisst es ferner in unserem Briefe:
Fol. 95 d Je te pry chierement tu qui es son tres especial disciple
(nämlich des Jehan de Meun) comme tu dis, pour quoy ne
les nommes plainement en ton escripture sans aler entour le
pot? II me semble que tu n’es pas bon escolier. Car tu n’en-
suis mie bien la doctrine de ton maistre qui te muet ad ce.
Kann denn mit especial disciple Pierre Col gemeint sein und
erhält vielmehr die Stelle nicht erst dann einen genügenden Sinn,
wenn wir unter ton escripture den uns bekannten Brief des Gontier
Col verstehen?
Freilich die Möglichkeit, dass der Kampf später neuerdings
entbrannt wäre, ist nicht ausgeschlossen; aber jedenfalls wären die
streitenden Personen dieselben geblieben. Jedenfalls hätte Gontief
Col, nicht Pierre Col, die Fehde fortgeführt Einen Beleg dafür
bietet unsere Handschrift
Fol. 93 b „ycelles (nämlich raisons, welche Gontier Col vorgebracht
hatte,) non obstant la belle eloquence ne meuent en riens
mon corage ne troublent mon sentement au contraire de ce
que autrefois ay escript sus la matiere dont presentement et
de nouuel me veulx poindre & renouueler les aguillonnemens
ja a moy lanciez par les escriptures d’aultres solennelles per-
sonnes sus la matiere dont tu m’as enuoye ta nouuelle es-
cripture touchant certain debat pieca meu a cause de la com-
pilacion du romant de la rose“ etc.
Die Existenz eines weiteren Briefwechsels würde ferner ge-
stützt durch die Stelle:
Fol. 93 b „et de cecy dire tu dis que je ressemble le pellican qui
s’occist de son bec,“
welcher Vergleich in den vorhergehenden Briefen fehlt; aber andere
f
„r-
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Stellen beziehen sich wiederum ohne allen Zweifel auf Vorwürfe,
wie sie Gontier Col in einem älteren Briefe erhoben hatte, z. B.
Fol. 98 b verwahrt sich Christine gegen die Anklagen CoFs
„me dis teile villenie comme cy ensuit 0 presompcion oultra-
geuse 0 treüble oultrecuidance.“
Ist das eine etwas hyperbolische Wiedergabe von Gohtier
Col’s Bemerkung (Zeile 524) oder ist es eine wortwörtlich an-
geführte Stelle aus einem neueren Briefe?
Nehmen wir das letztere an; aber erscheint es dann nicht
als ein direkter Widerspruch, wenn die Dichterin sagt:
Fol. 98 c. n^it de ce (d. h. Verläum düngen) ai je asses parle en mon
autre epistte sur quoy tu ne in’sis gaires respondu.“
Kurz, wenn dieser Schlussbrief als acht gelten soll, so ent-
stehen nicht wenige Schwierigkeiten für die Erklärung; zunächst
müsste angenommen werden, dass Pierre Col mit Gontier Col zu
identifizieren ist; auf Brief VI hätte dieser nicht geantwortet,
Christine hätte neuerdings geschrieben (VII?), eine Antwort er-
halten (VIII ?) und mit dieser langen Epistel abgeschlossen. (IX)
Diese Hypothese beseitigt jedoch noch keineswegs alle Zweifel;
der ausergewöhnlich grosse Umfang lässt diese Schluss-Epistel als
eine Erweiterung der vorhergehenden ächten erscheinen; nachdem
ferner dieser Brief die letzten Blätter der Handschrift Fol. 93b bis
103d einnimmt, ist die Vermutung nicht ungerechtfertigt, dass
irgend ein Leser der Episteln diesen Schlussbrief später selbst ver-
fasst hat, um die leeren Blätter der Hs. mit seinem Elaborate aus-
zufüllen.
Jedenfalls sind zwei Schlussbriefe ein Luxus; rührt aber der .
zweite wirklich von Christine her, so hätte sie uns den Brief des
Pierre (Gontier) Col sicherlich nicht vorenthalten.
Die Fnage, ob A und B oder ob C den richtigen Text der
Epistres bieten, muss demnach solange eine offene bleiben, bis es
einem späteren Forscher gelingt, die Londoner und Brüsseler Hand-
schrift zu Rate zu ziehen, auf welche wir leider bei unserer Be-
arbeitung verzichten mussten.
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